Le treizième cycle de l’université de la vie est arrivé à son terme ce lundi 5 février 2018. Plus de 7500 participants auront suivi ces soirées de formation sur le thème « que faire du temps » ! Merci à chacun d’avoir contribué à cette belle réussite !

La soirée fut lancée par Pierre-Yves Gomez, économiste et conférencier, qui a proposé aux participants les critères de l’écologie humaine pour notre temps. Dans un monde qui ne cesse de bouger, comment considérer le progrès ? Tout le monde est favorable au progrès, cependant ce même progrès doit être différencié du progressisme. L’économiste nous donne trois clefs pour appréhender notre temps : dans une écologie de la transformation, considérer que tout est lié ; avoir conscience que l’on ne peut progresser que si on sait conserver ; enfin la transformation des sociétés et des êtres se fait par une accumulation de strates, d’héritages et non par un simple remplacement du « traditionnel » par du « moderne ».

Puis, Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance VITA, a communiqué sur le progrès au service de l’homme. La question lancée par les Etats généraux de la bioéthique, « Quel monde voulons-nous pour demain », devrait plutôt être : « Quel homme voulons-nous pour le monde de demain ? » Avec une approche scientifique, Blanche Streb a expliqué comment l’ouverture de la PMA entraîne un glissement vers le marché de la procréation. Si la technique permet de trier les embryons selon des critères tels que la couleur des yeux, le désir de choisir un enfant selon ce critère naîtra de la technique. La science permet aujourd’hui de modifier les embryons, de créer des gamètes artificiels, de répondre au désir du bébé sur mesure… « On n’a plus qu’à tous s’augmenter…..d’un supplément d’âme ».

Cette riche intervention fut suivie par le décodeur bioéthique de Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance VITA, qui nous a donné quatre pièges de manipulation à éviter. Le premier est l’argument « pied dans la porte » : une porte entrouverte est déjà une porte ouverte, attention de ne pas faire du cas limite une généralité. Le second piège est « la mise devant le fait accompli » : dans ce cas, Tugdual Derville invite la personne à retourner au réel. « L’autojustification a posteriori » vient comme le troisième piège. Enfin, un dernier écueil est le « conséquentialisme » qui ne prend en compte que le résultat et justifie les moyens pour y parvenir. L’enjeu est d’assumer le passé en respectant les personnes sans toutefois cautionner l’injustice.

Vient ensuite le temps des grands témoins pour cette ultime soirée de formation : Jean-Baptiste et Séverine-Arneld Hibon. En tant que personne handicapée, Jean-Baptiste a rappelé qu’il faut apprendre à apprivoiser son propre temps pour sortir du « je n’ai pas le temps ». Il a invité la société à mettre la vulnérabilité au cœur de l’économie, car la personne handicapée est le garant de la dignité humaine. Enfin, le couple nous a redit que la conservation ultime est un héritage qui s’ouvre, permet l’innovation, et honore la dignité humaine.

François-Xavier Pérès, président d’Alliance VITA, a livré une dernière réflexion conclusive. Les quatre thèmes de l’université de la vie sont applicables dans la vie quotidienne : quelles résolutions prendre pour vivre dans son temps, être présent, se donner le temps, conserver et progresser ? Ayons conscience que changer le monde commence par soi-même. Avec ce cycle de formation, nous avons compris que le temps n’est pas une contrainte ; il faut y consentir et en faire notre allié. « Et si nous nous engageons avec ténacité et courage, nous pouvons être assurés que le temps fera son œuvre. »