Plus de 7000 participants étaient présents à l’université de la vie ce 22 janvier 2018 : un record ! Cette deuxième soirée intitulée “être présent” a permis à plusieurs intervenants – membres d’Alliance Vita, expert ou grands témoins de s’exprimer sur l’importance de la présence à l’autre, en particulier lorsque celui-ci est confronté au questionnement sur sa propre vie.

Pour commencer la soirée, Valérie Boulanger, responsable du service d’écoute SOS Bébé, a évoqué le temps de la grossesse et de la maternité, explicitant combien les normes sociétales pèsent sur l’appréhension du temps, la capacité à vivre le présent et accueillir l’inattendu. Que de malentendus entre hommes et femmes peuvent parfois être la source d’angoisses, de peurs, de renoncements face à la question de l’IVG. Le rythme ou le temps imposé par la société fait violence au rythme naturel de chacun. L’adaptation à l’autre nécessite du temps pour que la décision puisse être prise de manière sereine.

Ensuite, le philosophe François-Xavier Bellamy a fait réfléchir les participants sur le temps réel : ni souvenir, ni avenir. Notre capacité d’attention à l’autre dans le présent donne à ce dernier un caractère absolu, une densité qui fait vivre la personne que nous écoutons, avec laquelle nous dialoguons. L’attention vécue dans le moment présent représente le défi de notre société déconnectée : cultivons donc notre attention ! L’éternité que nous devons viser c’est une présence absolue à l’autre.

Après cette riche intervention philosophique, un temps de témoignage : Clotilde, infirmière, a partagé son expérience de soignante qui lui a appris à prendre en compte la réalité du patient. Il s’agit de prendre le temps d’être “ici et maintenant” avec le patient, de manière qualitative et non quantitative. Présence de parole, présence d’attention, de gestes,… Même dans le temps limité du monde médicalisé, l’espace de la présence peut être saisi et offrir à l’autre ce don de l’accueil.

Le deuxième “décodeur bioéthique” fut animé par Tugdual Derville, Délégué général d’Alliance Vita. Comment être présent dans le débat de manière féconde, en évitant la passivité et l’activisme ? Accepter sa vulnérabilité, consentir à la présence de l’autre, tout en exprimant ses désaccords dans la bienveillance, fait tomber les masques. En définitive, il s’agit non pas d’asséner des arguments convaincants, trop souvent source de domination sur l’autre mais de rendre témoignage à la vérité.

Puis, Damien et Sophie Lutz, grands témoins de la soirée, ont partagé leur sagesse dans le rapport au temps, enrichie par la présence de Philippine leur fille handicapée. Cultiver la patience et l’indulgence, la persévérance et la modestie, sont des clés pour mieux habiter le temps et comprendre l’autre. A l’école de la fragilité, Sophie et Damien  nous ont fait part de leur apprentissage pour se mettre à l’écoute de l’autre, laisser tomber ses jugements et a priori et devenir pleinement présent à l’autre.

Enfin, Caroline Roux, directrice de VITA international, a conclu par un enseignement sur la présence auprès des plus fragiles dans l’écoute. La présence, ce n’est pas d’abord une parole, c’est un geste, un ton de voix, une bienveillance, un sourire. La vraie présence est rare, elle se cultive : c’est dans la présence et l’attention que se communique la vie.

La soirée s’est conclue par une table ronde où chaque intervenant a pu répondre, tour à tour, à quelques questions.

Rendez-vous dès lundi prochain, 29 janvier 2018, pour la troisième soirée du cycle de formation qui aura pour thème : “ Se donner le temps ”.