La 12ème Université de la vie d’Alliance VITA a donné son coup d’envoi ce lundi 9 janvier sur le thème « Fonder la biopolitique – Comment agir pour une politique au service de la vie ».
Persuadée qu’il n’y a pas de politique digne de ce nom sans respect de la dignité de tous les hommes, spécialement des plus vulnérables, Alliance VITA veut relever le défi de remettre les questions bioéthiques au cœur des débats, grâce notamment à cette formation inédite.
participants
La première soirée était consacrée à « la dignité, humaine ».

François-Xavier Pérès
Président d'Alliance VITA
Pour François-Xavier Pérès, président d’Alliance VITA, les véritables changements politiques / biopolitiques s’opèrent à hauteur d’homme, chaque jour, petit pas par petit pas, dans nos cadres de vie – familiaux, professionnels, associatifs etc. rencontre par rencontre. Il a introduit ce nouveau cycle de formation en invitant chacun à se demander comment agir, au quotidien, autour de soi, pour que s’opère un tournant culturel en faveur de la vie et pour que la cause de la dignité humaine progresse.
« Fil rouge » de cette 12 ème édition, le philosophe Martin Steffens, auteur notamment du Petit traité de la joie (Prix Humanisme chrétien 2013), et de Rien de ce qui inhumain ne m’est étranger a démontré que « L’inhumanité, c’est ce qui arrive quand l’humanité est devenue un attribut que j’interroge chez l’autre au lieu d’être d’abord l’attitude que j’exige de moi ». Et nous a invité, non plus à nous demander : « l’homme en face de moi a-t-il une dignité ? Mais : moi, serai-je encore digne de mon humanité si je la lui refuse ? ».
< VIDEO : 3min du philosophe, Martin Steffens sur la Dignité Humaine

Damien Le Guay
Philosophe
Pour Damien Le GUAY, philosophe de l’éthique, auteur du fin mot de la vie (cerf, 2014), la dignité est a considérer comme ce qui est confirmé par la présence bienveillante des autres. Elle est surtout une réassurance partagée dans le cadre d’un accompagnement. Il met en parallèle deux types de dignité : l’euthanasie promue par la société et la dignité palliative. Pour la première, l’indignité est la plus forte et la confiance une fois disparue il faut alors donner la mort. Pour la seconde, qui accomplit pleinement la dignité, la dignité est une conquête, une reconquête, une infusion de confiance, une transfusion de dignité.

Aude Mirkovik
Juriste
Puis Aude Mirkovic, juriste et docteur en droit, a rappelé que la dignité apparaît comme l’expression de l’humanité de l’homme, qu’elle ne dépend pas de la reconnaissance d’autrui et, en particulier, n’est pas attribuée par le droit. Si les hommes ont une dignité, ce n’est pas parce que le droit le dit, mais parce qu’ils sont hommes, tout simplement.

Tugdual Derville
Délégué général d'Alliance VITA
Dans sa séquence intitulée « Les défis biopolitiques de la Dignité », Tugdual Derville a invité chacun à réaliser que la dignité se reçoit, se travaille, que c’est une exigence, un moyen et un but, et que c’est elle qui nous amène à faire preuve d’humanité. A cette question : que faire, ici et maintenant ? Le délégué général d’Alliance VITA nous répond qu’il ne faut pas se contenter de slogans généraux, de constats ou de déplorations, mais qu’il faut agir, s’engager, s’enraciner dans le terrain, au plus proche des plus fragiles, en assumant la complexité des situations.

Henri de Soos
Secrétaire général d'Alliance VITA
Puis Henri de Soos, dans son intervention intitulée « la campagne biopolitique d’Alliance VITA » a pointé du doigt un domaine où la dignité humaine est profondément en jeu, celui de la fin de vie. Pour le secrétaire général de l’association, en charge des relations politiques, l’un des enjeux biopolitiques majeurs liés à la fin de vie, qui concerne ici et maintenant notre vie personnelle et collective, est celui des Directives anticipées.

Tanguy Chatel
Sociologue
Le témoin au service du bien commun de cette première soirée était le sociologue Tanguy Châtel. Cet ancien chargé de mission à l’Observatoire national de la fin de vie a été saisi à un moment de sa vie par l’accompagnement de personnes en fin de vie, il nous ainsi partagé le cœur de son engagement : chercher à montrer le sens que la fin de vie peut donner à notre société contemporaine. Pour l’auteur de Vivants jusqu’à la mort : « l’accompagnement des personnes en fin de vie m’ a rendu plus vivant que je ne l’étais » !
Enfin, lors du « Discours biopolitique d’Alliance VITA », la déléguée générale adjointe de l’association, Caroline Roux, s’est attachée à partager sa vision de la dignité, comme étant l’égal attribut de toute vie humaine, et ainsi le plus puissant moteur de la fraternité et du développement intégral de tous.
< VIDEO : 3min – Le discours biopolitique sur la Dignité Humaine, de Caroline Roux
La soirée s’est conclue par une table ronde où chacun des invités a pu, tour à tour, répondre à quelques questions.